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  • Pas vraiment une page de détente. Plutôt des réflections. Des points de vue. Des idées et des remarques. Ce qui nous entoure, ce qui nous constitue, ce qui nous fait réfléchir. Ou pas. Un aperçu non-exhaustif.
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16 décembre 2007

Chapitre X

X.

Je posais les articles sur le tapis roulant. Le bip régulier et rapide de la caisse me rappelait cette sensation désagréable, celle que j'avais ressentie le jour où Matt était mort. L'impression qu'un type inédit d'emmerde allait s'abattre sur moi, que le danger était imminent, et que malgré tout, mon corps restait lourd comme du plomb et mollasson à pleurer, comme s'il était résigné à se faire laminer, à ne pas vouloir voir venir les menaces. Je chassais ces pensées de ma tête en additionnant mentalement tous les prix qui s'affichaient sur le petit écran digital. Après une cinquantaine de produits, la machine vomit le ticket de caisse. J'avais déjà le total au bord des lèvres.


« Quatre-vingt-cinq euros et vingt-et-un centimes, s'il-vous-plaît. »

Encore juste. J'enfournais mes achats dans les poches en plastique, et me dirigeais vers la sortie du supermarché. Avec trois poches dans chaque main, j'avais du mal à me faufiler dans la foule compacte. Dehors, il faisait encore bon. Apparemment, il neigeait déjà dans le Nord. J'étais malgré tout heureux de pouvoir encore me trimballer en tee-shirt. Lauren attendait, appuyée sur le capot de la voiture, son débardeur serré et sa mini-jupe laissant peu de place à l'imagination. Elle se redressa en me voyant arriver. Ses bottes montantes brillaient autant que ses lunettes de soleil.


« Donne, je vais t'aider, proposa-t-elle »


Comme elle se penchait pour me prendre les courses des mains, je me dépêchais de les lui tendre. J'avais du mal à croire qu'il s'agissait de la même personne que lors du dénouement d'il y a deux ans... Elle qui était couverte de boue, en treillis militaire, les bras et le visages lacérés d'entailles et le tee-shirt maculé de sang, un couteau dentelé dans une main et une paire de phalanges tranchées dans l'autre. Elle qui se tenait debout, solide comme une statue d'acier, qui marchait d'un pas assuré et puissant, qui courait comme une bête enragée. Elle qui était à l'instant en train de monter dans ma voiture, plus féminine qu'un top-model et aguicheuse comme jamais. Elle continuait de m'impressionner malgré toutes ces années de jeu en commun. Je démarrais, un petit sourire au lèvres qu'elle ne manqua pas de relever, et lui expliquais ce qui me faisait sourire. Elle se contenta de me vanner sur le fait que j'étais aussi devenu plus « féminine ».


« Et toi Seth, je te rappelle quand même que t'étais un sacré bourrin. Tu t'es transformé en lopette depuis ! T'avais quand même défiguré le président de la Fondation Ania à coup de Rangers, arraché l'oreille de son assistant, et t'avais aussi explosé le visage de leur secrétaire contre une vitre pare-balle parce qu'elle avait voulu te faire patienter...

- C'était ça ou se faire arrêter par la sécurité avant d'avoir pu atteindre le bureau du président, me dis pas que t'aurais pas fait la même chose !

- Ca c'est clair que j'aurais fait la même chose ! Mais si on devait comptabiliser les points, tu me bats à plates coutures !

- Possible ! souriais-je. Au final, c'est quand même toi qui leur a coupé une phalange à chacun, aux deux gros lards.

- T'étais occupé à tabasser un vigile... J'allais pas rester là, les bras croisés, fallait bien qu'on avance. Et quand j'y repense, j'hallucine encore de la rouste que tu lui a mis, à ce culturiste...

- La gonflette m'impressionne pas, tu le sais bien !

- Faut quand même en avoir pour aller exploser la tête à un gars qui fait ton double en largeur !

- Fallait aussi en avoir pour tirer en pleine tronche de la pétasse qui gardait la vitrine ! explosais-je de rire.

- Elle m'avait traitée de grognasse, cette conne... Forcément, si elle voulait crever, suffisait de le dire... »


Nous partirent tous les deux d'un fou rire libérateur. Mon quartier était en vue. Je rentrais la voiture dans la cour, et déchargeais la voiture avec l'aide de Lauren. Tom se proposa pour m'aider à cuisiner, pendant que les filles rangeaient les courses dans les placards. Une heure plus tard, nous nous assirent en ligne sur le sofa devant l'écran de télévision, avec chacun un énorme plat de pâtes à l'italienne, une recette que je tenais de la mère de Lauren, et d'une entrecôté saignante. Quatre bières étaient également alignées sur la table basse. Nous les levâmes tous à 13 h 04 précises, afin de fêter le dénouement de la dernière partie.


« Déjà deux ans...fit Tom.

- J'ai encore l'impression d'être dedans, ajouta Alyson.

- C'est vrai que pour l'instant, ça n'avance pas trop, remarqua Lauren. Et puis avec cette histoire de meurtre chez Tom, j'ai l'impression qu'on va nous tenir à l'écart un sacré bout de temps.

- Au fait Tom, demanda Alyson, t'as bien eu la confirmation ?

- Ouais, les organisateurs m'ont assuré qu'il ne s'agissait pas d'un événement dans le jeu. Je leur ai demandé quelles seraient les conséquences sur la partie en cours, ils m'ont dit qu'une fois qu'on aura été blanchis auprès de la police, ils nous enverront la suite des infos.

- On en est où au fait ? questionna Lauren.

- Ca, je vais te le dire de suite, dis-je. »

Je gravis les escaliers et ramassa le dossier qui était posé sur mon lit.

- Voilà, c'est à peu près toutes les infos qu'il m'a été possible de recueillir jusqu'ici. On va se faire un petit résumé pendant le dessert ! »


Pendant que tout le monde se servait dans le frigo, j'étalais méthodiquement mes fiches, photos, notes et croquis sur la table basse.


« Voilà, on va reprendre depuis le départ, comme apparemment ça fait un moment que vous avez pas mis le nez dedans ! Au départ, on avait cette petite carte de visite, et ce badge. '' Enoch, 81.4.266.12.89.0.14, S/B/R/V, 5 102 451°, A '', c'est ce qui est marqué sur la carte de visite, et le badge, c'est juste une espèce de machin magnétique pour ouvrir une porte. A partir de là, j'ai commencé à me documenter sur le seul mot vraiment déchiffrable dans ce charabia, '' Enoch '', parce que je savais déjà à quoi ça faisait référence. Enoch, c'est un nom biblique. On a trois personnages qui portent ce nom dans l'histoire religieuse du monde.

Le premier, c'est le fils de Caïn, lui-même premier fils selon la Bible d'Adam et Eve. Caïn avait un frère, Abel. Contrairement à ce dernier, l'offrande de Caïn à Dieu a été rejetée. Par jalousie, il a assassiné Abel, et est donc considéré comme le premier meurtrier de l'histoire humaine, en tout cas d'un point de vue religieux. J'ai imprimé ces quelques phrases qui résument bien ce qui s'est passé ensuite : « Maudit par Dieu et contraint au bannissement du sol, il clame que sa punition est trop lourde et qu'il risque d'être tué par le premier venu. Dieu, pour lui signifier la gravité de son acte l'a déclaré protégé (en le marquant du « signe de Caïn »), le laissant dans sa condition de fugitif jusqu'à sa mort. Le signe en question était vraisemblablement le décret solennel de Dieu. Caïn prit le chemin de l'exil et se fixa au pays de la fuite, à l'est d'Eden; il emmena avec lui sa femme, une fille non nommée d'Adam et Ève. Après la naissance d'Hénoch, Caïn se mit à bâtir une ville, qu'il appela d'après le nom de son fils. ». On remarque qu'il y a une petite différence d'écriture dans le mot '' Hénoch ''. En ce qui concerne le « signe de Caïn », j'ai pas encore trop compris ce que ça veut dire, mais je pense pas que ce soit important à ce niveau-là.

Le second '' Enoch '' de l'histoire, c'est le fils de Yared. Yared est le sixième patriarche de la lignée d'Adam, Hénoch, le septième, est son fils, lui-même père de Mathusalem, qui est père de Lamech, qui est le père de Noé. Là aussi, son prénom s'écrit avec un H, et il s'agit de la même descendance, celle d'Adam et Eve. J'ai relevé une phrase assez forte sur un bouquin : « Hénoch a vécu en tout trois-cent-soixante-cinq ans. Hénoch a marché avec Dieu et il n'a plus été là car Dieu l'a emmené. » Apparemment, cet Hénoch-là est le symbole de l'écoulement du temps mais il initie aussi le cas des personnes disparues. Je pense que c'est un symbole à retenir. « C’est aussi cet Hénoch qui, pour les mormons, aurait fondé la cité de Sion. Selon le Livre de Moïse, Sion fut enlevée au ciel à cause de la justice de ceux qui y vivaient. Hénoch est enfin désigné sous le nom d’Idris dans le Coran. Il est réputé pour être à la fois le père de l’écriture, de l’astronomie et de la maîtrise du fer ».

Maintenant, accrochez-vous bien, ça c'est la partie dont on a pas encore parlé. Y'a un troisième Enoch dans les écrits bibliques... Je vous lis ce que j'ai trouvé : « Le nom Énosh, qu'il vaut mieux ici écrire avec s, et sans h initial, (Énosh ou Énosch) correspond à l'hébreu [enosh], signifiant homme et transcrit par [énōs], dans la Septante. Son nom figure dans les généalogies en Genèse 5, 6-7, dans le premier Livre des Chroniques 1:1, et en Luc 3:38 ». Bon là, j'ai pensé qu'il s'agissait de la bonne référence, à cause de l'orthographe plus proche de celle qu'on a. Et là... J'ai trouvé ça : « Énosh est le fils de Seth. Seth est le troisième enfant nommé d'Adam et Ève dans le livre de la Genèse de la Torah. Il est le fils de la consolation conçu après qu'Abel fut assassiné par Caïn. D'après la Bible, Seth est né quand Adam avait 130 ans (Genèse 5-3). Il vécut 912 ans (Genèse 5-8). Toujours selon la Bible, tous les hommes sont les descendants de Seth jusqu'à Joseph, époux de Marie, mère de Jésus. Ce serait là l'origine de son nom d'après les rabbins : fondation puisqu'il est la fondation du monde en tant que premier ancêtre de l'humanité né de parents humains ».


Un long silence s'installa après mon monologue. Ils me regardaient tous d'un air abasourdi.


« Bordel de merde, dit Tom, c'est quoi cette histoire ? Je croyais que Seth, c'était le nom d'un dieu Egyptien !

- Moi aussi je pensais que ça venait de là, et puis c'est un prénom usité aux Etats-Unis, et comme mon père est de là-bas, je pensais que c'était parce qu'il aimait bien ce prénom qu'il m'avais appelé comme ça.

- Ca m'étonnait aussi qu'un pays croyant comme les US puissent avoir un prénom païen dans leur calendrier, fit Lauren. Maintenant, ça me paraît plus clair, y'a rien de plus catho...

- Et tu penses que c'est qu'une coïncidence ? me demanda Alyson.

- J'en sais trop rien, mais ça me semble quand même assez gros pour que ce soit qu'un simple hasard. Je crois que je suis impliqué. Pourquoi et à quel niveau, j'en sais rien. Mais j'avoue que là, je me pose des questions.

- C'est pour ça que t'étais tellement à fond dans le jeu ces temps-ci ? interrogea Lauren.

- Ouais, en grande partie.

- Bon, on sait ce qu'il nous reste à faire. Affaire de meurtre ou pas, on va pas rester là comme des asperges à se regarder bailler, on va s'y mettre ! lança Alyson.

- Et c'est reparti ! clama Tom avec un plaisir non-dissimulé. »


Je regardais mes amis dans les yeux. Cette-fois ci, c'était du sérieux, on le savait tous. La partie qu'on attendait depuis tellement longtemps allait peut-être se jouer cette année.

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Commentaires
B
Y A PAS DE SEXE<br /> on veut du sexe et des combats avec des pistolet squi font pan pan<br /> et puis c'est quoi permalien?<br /> sperm alien? ca doit etre zarbe<br /> super malien? le meme qu'aux USA mais en noir? <br /> et puis voila perosnne laisse de commentaire alors moi oui j'en laisserais un:<br /> commentaire<br /> YOUHOU JE CRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAQUE<br /> OPERATION THON EN HAUTE MER
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